Le Festival olympique de la Jeunesse européenne s’ouvre ce dimanche: "Une évaluation du potentiel de nos jeunes"
Le Festival olympique de la Jeunesse européenne s’ouvre ce dimanche à Bakou en présence de 63 sportifs belges.
- Publié le 21-07-2019 à 10h13
- Mis à jour le 21-07-2019 à 10h14
Le Festival olympique de la Jeunesse européenne s’ouvre ce dimanche à Bakou en présence de 63 sportifs belges. Ce dimanche, s’ouvre à Bakou la 15e édition du Festival olympique de la Jeunesse européenne, une compétition multidisciplinaire à laquelle prendront part, durant sept jours, 63 sportifs belges. Rudy Lahor, le chef de mission, contextualise pour nous ce rendez-vous.
"Le concept est, en fait, le même qu’aux Jeux olympiques, avec des cérémonies d’ouverture et de clôture, un village des athlètes - celui, en l’occurrence, qui a servi pour les Jeux européens de 2015. Cette compétition donne un fameux boost aux jeunes athlètes. À ce stade-ci de leur carrière, tous les leviers sont les bienvenus", explique notre interlocuteur. "Dans leur sport respectif, ils n’ont pas toujours de véritable expérience internationale. Ici ils vont pouvoir se confronter à des adversaires de niveau européen, du même âge, et se situer par rapport à eux."
A-t-on déjà une idée du niveau de nos représentants ?
"Dans certains sports, on peut s’attendre à de très bons résultats, comme en judo par exemple. Il y a aussi l’équipe masculine de volley-ball qui vient de remporter un tournoi international disputé par huit nations : est-ce que cela donne une véritable indication pour cette compétition-ci ? En tout cas, cela ouvre des perspectives."
Poursuivez-vous un objectif de médailles ou de top 8 ?
"Non, à cet âge-là, cela n’a pas beaucoup de sens de dire qu’on vise autant de médailles. Depuis 1991, la Belgique a toujours livré de bonnes prestations et on espère poursuivre dans cette voie. Mais le plus important reste que les athlètes établissent leur meilleure performance personnelle à Bakou. Ce sera davantage une évaluation de leur potentiel. Au fil des ans, le FOJE s’est érigé en référence dans la carrière des jeunes athlètes. Nina Derwael, par exemple, y fait souvent référence, preuve que cette compétition l’a marquée."
Identifiez-vous déjà de grands sportifs en devenir ?
"Au cours du team-building de trois jours que nous avons organisé à Gand juste avant le départ, on a pu remarquer que certains athlètes sont déjà un peu différents des autres. Mais est-ce réellement un indicateur fiable pour le futur ? C’est délicat parce qu’une carrière est influencée par beaucoup de paramètres. Je crois qu’il faut toujours rester prudent. En outre, à cet âge-ci, certains athlètes font des progressions énormes en un an ou deux. Les pronostics en la matière restent difficiles."
Toutes les fédérations concernées ont-elles joué le jeu ?
"Il n’y a que deux sports où l’on ne sera pas représenté : le handball, faute d’un ranking suffisamment élevé, et la lutte, où des choix avaient déjà été opérés. Mais dans les huit autres disciplines, la Belgique sera présente. Clairement les fédérations y trouvent un intérêt."
À quoi le mini-stage a-t-il encore servi ?
"On essaie surtout d’inculquer aux athlètes les valeurs du Team Belgium. C’est-à-dire en premier lieu le respect, envers les autres sportifs, les entraîneurs, les membres de l’encadrement médical, mais aussi envers les organisateurs de la compétition et les infrastructures mises à disposition. On souligne aussi l’importance de la nutrition, de la récupération, la prévention des blessures, etc. Très à l’écoute, ces jeunes sportifs se sont rendu compte qu’il y avait encore beaucoup de choses à apprendre. Et puis, nous avons fait appel à des champions respectés comme Ulla Werbrouck et Nina Derwael. Je vous laisse deviner laquelle ils connaissaient ! (rires) Hans Van Alphen, lui, figure dans l’encadrement médical et sa présence est très appréciée également. Sans oublier l’apport d’Emmanuel Vanluchene, finaliste olympique en natation, qui participe activement à nos activités en tant que jeune ambassadeur."
Emmanuel Vanluchene:“Un excellent esprit d’équipe”
1. En quoi consiste votre rôle d’ambassadeur ?
“Mon rôle est d’inspirer les jeunes athlètes vers les idéaux olympiques et de les motiver, pendant toute la compétition, jusqu’à la fin du tournoi. J’organise aussi des activités avec les autres jeunes ambassadeurs. Enfin, je vais donner des échauffements, répondre aux questions éventuelles et partager mon expérience avec le plus grand nombre.”
2. Aviez-vous préparé un discours particulier ?
“Notre slogan est le suivant : ‘we shine for the same values, we shine for the same goals, we are ready to shine in Baku’. Il y a également trois mots clés qui résument bien notre philosophie, c’est le respect, l’excellence et l’amitié. On les retrouve en filigrane dans les différentes activités que l’on organise. C’est une bonne manière pour tous ces jeunes sportifs de comprendre les valeurs inhérentes aux JO.”
3. Comment sentez-vous ce jeune Team Belgium ?
“Le groupe dégage déjà un excellent esprit d’équipe. Ce sont des sportifs encore très jeunes, très motivés et bourrés de détermination. C’est d’autant plus agréable de travailler avec eux. Je n’ai que des choses positives à mettre en avant. Et oui, étonnamment, ils ont posé beaucoup de questions ! J’ai pu remarquer que cela faisait plaisir à beaucoup de monde que je partage mon expérience, et celle des athlètes que je connais, même si les différents entraîneurs leur offrent déjà un cadre de travail très complet et les préparent au mieux. Certains messages passent parfois mieux quand cela vient de la bouche de sportifs de haut niveau.”
4. Quid de votre avenir personnel ?
“Je vais très bien, je suis désormais diplômé en éducation physique et je vais bientôt commencer à travailler, toujours dans le milieu du sport. Je me suis remis aussi un peu à l’entraînement : pas en natation mais… en course à pied et à vélo ! Le triathlon me tente mais je n’ai pas (encore) d’ambition. Cela viendra peut-être…”
Alessia Corrao : “Je ne suis pas pressée”
Elles s’appellent Alessia Corrao, Liefde Schoemaker et Mariam Oulare. Trois noms destinés à contribuer, demain ou après-demain, aux beaux jours du sport belge.
Trois jeunes femmes qui, voici un an et demi, ont participé aux Jeux olympiques de la Jeunesse, à Buenos Aires, et se retrouvent, cette fois encore, en sélection belge pour défendre nos couleurs à Bakou. Désignée porte-drapeau de la délégation pour la cérémonie d’ouverture, un honneur qu’elle a accueilli “avec fierté”, la judoka de 17 ans l’affirme sans détour : “Je ne vise rien d’autre que l’or ! Il n’y a que ça qui compte.”
Comment pourrait-il en être autrement alors qu’Alessia Corrao vient d’aligner une impressionnante série de victoires (9 compétitions) depuis sa défaite en demi-finales des JOJ 2018, “contre la Hongroise sacrée ensuite”, où elle fut médaillée de bronze ! Contente de sortir un peu de sa bulle, comme elle le dit, et d’aller “à la rencontre d’autres gens et d’autres sports” à l’occasion de ce voyage en Azerbaïdjan, la Visétoise espère continuer à marcher dans les pas des grands sportifs belges qui l’ont précédée (Kim Gevaert, Olivia Borlée, Nafi Thiam, Justine Henin…) dans ces compétitions pour jeunes.
“J’espère rester performante le plus longtemps possible”, poursuit Alessia, sacrée championne d’Europe U18 de manière impressionnante, fin juin. “Mon passage dans la catégorie juniors, l’an prochain, va sans doute se révéler difficile mais c’est le jeu ! Je ne veux pas spécialement brûler les étapes. Mon rêve, c’est de disputer un jour les Jeux olympiques mais je reste les pieds sur terre. Cela prendra du temps mais je ne suis pas pressée.” Une détermination qu’elle partage avec ses camarades du sprint, Liefde Schoemaker et Mariam Oulare.
La première, qui vient de battre le record national du 300 m de sa catégorie avant de s’envoler pour Bakou, a déjà intégré le groupe des Belgian Cheetahs en ce début de saison, contribuant aux succès de nos relais féminin et mixte au Japon. Explosive à souhait, la seconde a multiplié les records – en salle, notamment – ces derniers mois et entend bien continuer à faire parler d’elle après avoir terminé sixième du 100m à Buenos Aires.
On ne demande pas mieux !